CHAMEAUX JAUNES
(GAMELU HORIAK)
les corps oubliés
ont trouvé l'aube des chaumes
dans les cicatrices du vin
cette nuit
en regardant alors qu'ils dorment
les morts ne pourront pas danser
non pas parce qu'on leur a coupé les oreilles
non
ni parce qu'on leur a volé leurs chaussures
non
les morts ne viendront pas danser
parce qu'ils n'ont pas de sandwichs de nutella
autour de ton nombril
la solitude jaune m'arrive de face
quand je me suis mouillé les épaules et le cou
avec des roses au chocolat dans les mains
—les toits au soleil—
la solitude jaune,
quand j'allais te prier pour que tu ne me quittes pas
—les lapins sanglant—
la solitude jaune dans les larmes et les sourires
en voulant montrer que le temps est un cadeau
quand j'allais te prier pour que tu ne me quittes pas
le chauffage s'est cassé en dix mille oreilles
août est en automne
la solitude jaune vient
poêle de beur sans odeur de poison
les amis des livres verts —les gauchistes—
sont partis sur des mers qui sont presque en silence
comme les crapauds vers la station
la solitude jaune arrive:
en prenant toute la rue obèse
elle est mort-née
je vais continuer debout même si la batterie s'arrête
en regardant les chameaux
en suçant le silence
autour ton nombril
dans le couloir
© Hedoi Etxarte
© Traduction: Hedoi Etxarte / Olivia Dehez